Les terrasses en bois composite conviennent à tous les types de climats et sont particulièrement appréciées dans les régions humides, en bord de mer et autour des piscines.
Définition
Si on simplifie à l’extrême, le bois composite est un matériau constitué de résine plastique d’une part et de fibre de bois (voire fibre végétale autre, comme le chanvre, le bambou, la rafle de maïs…) d’autre part, complétés par des pigments (pour la couleur), des additifs (biocides, lubrifiants pour faciliter le process), et d’une charge minérale.
La résine plastique confère au bois composite ses principaux attributs mécaniques. 3 types de polymères sont principalement utilisés par les fabricants, tous 3 issus de la pétrochimie :
- Le PVC, généralement utilisé dans le bâtiment (notamment en menuiserie)
- Le PE (polyéthylène), très utilisé en sacherie
- Le PP (polypropylène), qui sert beaucoup pour l’emballage alimentaire.
- Généralement, c’est cette résine plastique utilisée qui va définir le profilé de la lame, c’est-à-dire si elle sera pleine ou alvéolaire, ainsi que la proportion de bois. En effet, les 3 résines n’ont pas les mêmes propriétés mécaniques. Ainsi le PVC va nécessiter moins de bois que le PE/PP et sera approprié pour des lames alvéolaires.
- Le bois procure au produit une esthétique proche de celle d’une lame en bois. Les fabricants européens utilisent principalement de la farine de bois dur ou de résineux, car ce sont les types de bois les plus répandus sur le continent. Cependant, d’autres fibres végétales sont utilisables, en fonction de la promiscuité géographique des ressources à disposition. Ainsi, certains fabricants chinois proposeront des lames composites à partir de fibre de bambou, mais beaucoup d’autres fibres végétales sont à l’étude : coque de noix, noyau d’olive, chanvre, balle de riz, rafle de maïs pour ne citer qu’eux.
Pas un, mais des bois composites
Type de résine plastique, type de fibre végétale, qualité des pigments, proportion de chaque composant, nature des additifs, forme des profilés… il n’existe pas un mais des bois composites. En effet, chaque fabricant a sa formulation qui fait de son bois composite un matériau unique. Difficile donc de comparer plusieurs produits entre eux… cependant certains critères permettent de reconnaître une lame composite de qualité.
A propos de bois…
Si le bois composite est un matériau à part entière au même titre que du carrelage, de la pierre ou du PVC, il est pourtant très légitime de le comparer au bois naturel…. Moins glissant, plus cher, moins d’entretien, plus solide…. Voici donc un petit récapitulatif des principaux avantages du bois composite sur le bois naturel.
La nouvelle génération de bois composite est déjà là !
Grâce à la co-extrusion, certains fabricants proposent aujourd’hui une lame composite recouverte d’une fine peau en polymère. Imperméable et donc plus résistante et plus simple à nettoyer, elle représente aussi une nouvelle technique pour donner encore plus de personnalité à la lame, tout en gardant une esthétique proche de celle du bois. Fini le plastique qui ressemble à du plastique !
Lame pleine, lame alvéolaire : quelles différences ?:
La base de la différenciation : la résine plastique
Ce qui va déterminer le choix entre un profilé alvéolaire et un profilé creux chez un fabricant reste définitivement la résine plastique qu’il va choisir d’utiliser en fonction de ses process de production et de son domaine de maîtrise.
Ainsi, c’est un fait avéré qu’une lame pleine aura pour résine plastique du PE ou du PP, tandis qu’une lame alvéolaire utilisera du PVC. Mais quelles différences entre ces 3 polymères ?
- PE, ou Polyéthylène, de la famille des polyoléfines, très utilisé en sacherie
- PP, ou polypropylène, aussi de la famille des polyoléfines, utilisé dans des matières de type bâches
- PVC, renommé pour être très utilisé dans le bâtiment et l’équipement de la maison.
Ainsi, ces 3 polymères diffèrent car chacun a été créé pour une utilité bien particulière à la base, bien qu’ils soient tous des composants plastiques.
Pourquoi l’un est-il utilisé pour les lames alvéolaires et les 2 autres pour du creux ?
Pour des raisons très simples : leurs propriétés mécaniques. Ces propriétés expliquent aussi les variations de teneur en bois entre fabricants :
En effet, PE/PP possèdent une très grande fluidité à haute température, qui permet un taux de fibre ( le bois) très important.
Le PE/PP nécessite un plus fort ratio de bois pour assurer sa résistance
Ce grand taux de fibre va lui conférer sa résistance, car le PE/PP, principalement utilisé en sacherie ne possède pas ce critère à la base. La solidité va donc être assurée par l’épaisseur de la lame et la quantité de bois, d’où un ratio important de bois, souvent aux alentours de 60 à 70%. Teneur et profilé qui va lui conférer une ressemblance peut-être plus proche de celle du bois quand on compare 2 lames au premier abord.
Le PVC requière une bonne qualité de bois, mais grâce à sa solidité ne nécessite pas un profilé plein
De son côté, le PVC est un polymère extrêmement résistant (d’où son utilisation dans le bâtiment), mais particulièrement visqueux et donc moins fluide pour le mélange des matières. Il nécessite par ailleurs une certaine qualité d’essence de bois. Grâce à sa haute résistance aux chocs, il a donc besoin de moins de bois (proportion bois inférieure en masse à 55% du PVC), une grosse épaisseur serait donc inutile pour assurer la solidité de ses lames ! D’où son profilé alvéolaire.
Quelle est donc la forme la plus solide ?
Aucune des 2. Comme expliqué précédemment, c’est la teneur en bois et l’épaisseur d’une lame pleine qui va lui conférer sa résistance, tandis que les attributs du PVC garantissent celle de la lame alvéolaire.
Par ailleurs, les 2 types de lames sont soumises aux mêmes exigences de tenue au choc à l’obus dans le cadre de la norme NF 514. On ne peut donc pas parler d’une forme plus résistante que l’autre à qualité égale. De même qu’une lame alvéolaire avec plus de bois que de résine plastique sera de mauvaise qualité, une lame pleine avec trop peu de bois aura des conséquences désastreuses sur la tenue de votre terrasse.
Qu’en est-il des différences d’aspects ?
Ici encore, attention aux idées reçues ! Les lames composites sont composées de farine de bois, qui n’apporte en l’état aucune coloration. Inutile donc de s’attendre au même résultat qu’une lame en bois exotique pour une lame pleine et à une lame pur plastique pour une lame en PVC.
Les 2 sont généralement teintées dans la masse. La finesse du toucher et la profondeur des couleurs tiennent donc de la qualité des process de production du fabricant et surtout des pigments qu’il utilise !
… et la résistance à la chaleur ?
Ici, ce sont les évidences mécaniques qui priment : de par sa forme et sa densité, une lame pleine va canaliser la chaleur et mettre du temps à revenir à une température normale. Une lame alvéolaire quant à elle a, par sa forme, moins d’inertie thermique. Elle garde donc moins longtemps la chaleur, au même titre qu’un œuf dur va mettre plus de temps à refroidir qu’une coquille vide.
Côté inflammabilité, le PVC est naturellement auto extinguible, mais la plupart des fabricants de lames pleines ajoutent un adjuvant anti feu.
Conclusions
Au final, vous l’aurez compris, peu importe le profilé d’une lame en bois composite. Lame pleine ou lame alvéolaire, chacune possède ses caractéristiques censées mener à un produit de même résistance, à qualité égale bien entendu.
Nous vous conseillons ainsi de baser votre choix sur la qualité du produit et de ses composants, et bien sûr sur vos goûts personnels. Coloris, finitions, toucher… le bois composite offre une multitude de possibilités esthétiques pour répondre à vos envies.
6 critères pour choisir des lames en composite de bonne qualité
Bien que reconnu depuis quelques années, le bois composite reste encore à l’heure actuelle un matériau peu maîtrisé par les consommateurs, notamment à cause des différences de ratios, de composants, de profilés ou de capacités mécaniques d’un fabricant à l’autre. Voici donc quelques critères à vérifier afin de choisir un produit de qualité…
1. L’esthétique
L’aspect de la lame doit être soigné et régulier, fin au toucher. La lame ne doit pas présenter d’imperfections de type cavités ou reliefs disgracieux. Enfin, elle doit paraître bien droite.
2. La pigmentation
La farine de bois contenue dans le bois composite n’apporte normalement aucune pigmentation. Les pigments utilisés doivent être de qualité et fournir une couleur intense.
3. La solidité
Une astuce simple à mettre en œuvre pour tester la solidité d’une lame consiste à gratter légèrement la surface à l’ongle. Si la lame présente des rayures, méfiance ! Imaginez le résultat avec des chaises de jardin ou des talons de chaussure !
4. La teneur en bois
Pour réduire le prix de revient et proposer un produit toujours plus compétitif en termes de prix, certains fabricants n’hésitent pas à forcer les taux de bois au-delà des prérequis. Attention ! La résine plastique risque de ne pas avoir de proportions suffisantes pour enrober la fibre bois. Peuvent en résulter des conséquences qu’on pourrait appeler « effet bois » :
- une reprise d’humidité importante entrainant gonflements et déformations
- un fort rejet de la lignine (tanin contenu dans le bois. Plus il y a de bois, plus il y a de tanin) entraînant un grisaillement de la lame.
5. La forme des alvéoles
Dans le cas où vous optez pour une lame alvéolaire, vérifiez bien la régularité et la netteté des alvéoles, preuve d’une extrusion de qualité. Evitez les lames dont les alvéoles sont mal dessinées.
6. L’expérience du fabricant
Le bois composite est un matériau relativement nouveau, dont la technicité et la qualité repose entre autres sur le savoir-faire et la maîtrise des formulations et des process de production par le fabricant. Plus son expérience est longue (au moins supérieure à 5 ans), plus celui-ci a de chance de maîtriser les technologies de fabrication actuellement complexes.
Attention aussi : Nombreux sont les fabricants qui garantissent leurs lames 25 ans… vérifiez ce que cette garantie couvre. En effet, difficile pour un fabricant qui produit des lames depuis 10 ans seulement d’assurer 25 ans de durabilité !
Avantages |
Points de vigilance |
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A ceux-ci peuvent s’ajouter d’autres qualités en fonction des fabricants : lame qui ne grise pas, peu de reprise d’humidité, imperméabilité, aptitude à être poncé, etc.
Un usage qui évolue
Majoritairement connu pour le platelage, c’est-à-dire la terrasse, le bois composite répond pourtant parfaitement à d’autres usages : pontons, plages de piscines, lieux publics, mobilier urbain, façades, garde-corps, claustra et clôtures en sont autant d’exemples. En effet, ses attributs en font un matériau de choix pour l’aménagement extérieur.
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Lexique
L’extrusion : est un procédé de fabrication (thermo) mécanique par lequel un matériau compressé (sous forme de granulés ou de poudre) est contraint de traverser une filière ayant la section de la pièce à obtenir. Ainsi on réalise en continu un produit long (tube, tuyau, profilé, fibre textile) ou plat (plaque, feuille, film). Ce procédé permet de réaliser des formes très élaborées et des profilés creux, avec des états de surface excellents ne nécessitant pas d’usinage complémentaire.
La co-extrusion : avec ce procédé plusieurs vis d’extrusion alimentent une filière pour co-extruder jusqu’à neuf couches de polymère, chacune ayant ses qualités propres.